Faits marquants 2025 côté Microsoft
“Copilot” généralisé : Microsoft avait lancé fin 2023 le concept de Microsoft 365 Copilot – un assistant IA capable d’aider à rédiger des emails, résumer des documents, créer des présentations ou analyser des données via un simple prompt en langage naturel. En 2025, cette vision est devenue réalité pour la plupart des clients : Copilot a été étendu à quasiment tous les produits Microsoft. Dans Microsoft 365 (suite Office), Copilot est désormais disponible dans Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Teams etc., permettant par exemple de générer un brouillon de document, de créer un récapitulatif de réunion Teams en un clic, ou de obtenir des analyses de vente depuis les données CRM, le tout sans quitter l’application. Sur Windows 11, Windows Copilot fournit une assistance au niveau de l’OS (paramètres, recherche web contextuelle, automatisation de tâches multi-applications) avec une intégration directe dans la barre des tâches. Et Microsoft a continué à décliner le nom Copilot dans ses offres professionnelles : Dynamics 365 Copilot (assistants IA intégrés dans les applications CRM/ERP de Dynamics 365 pour aider, par ex., à rédiger des réponses aux clients ou à générer des rapports financiers) et GitHub Copilot pour le code.
2025 a également été l’année de la disponibilité générale de beaucoup de ces outils, avec une adoption rapide par les entreprises. Microsoft a mis en avant des cas concrets où Copilot fait gagner d’innombrables heures en automatisant les tâches répétitives et en fournissant des insights quasi instantanés. Par exemple, GitHub Copilot a atteint un stade où, branché à un IDE, il peut proposer jusqu’à 46 % du code en auto-complétion pour les développeurs, transformant la manière dont les logiciels sont créés (stat au 1er semestre 2025). Microsoft se positionne ainsi clairement comme leader de l’intégration de l’IA générative dans les outils de productivité quotidiens, créant un écosystème où l’IA agit comme “assistant universel” dans le flux de travail.
L’essor des Agents autonomes : Au-delà des copilots (plutôt assistants passifs répondant aux sollicitations de l’utilisateur), Microsoft a promu en 2025 la notion d’“agentic AI” – des agents plus autonomes, proactifs et capables de réaliser des chaînes d’actions complexes sur instruction générale. Cette vision a été particulièrement mise en avant durant Ignite 2025, où Microsoft a décrit l’agentic AI comme “l’IA au service de l’ambition humaine”. Concrètement, cela s’est traduit par de nouvelles fonctionnalités et produits orientés agents :
GitHub Copilot Agent : Dévoilé à Build 2025, il s’agit d’une évolution de GitHub Copilot qui peut être affecté à une tâche de codage (par exemple, “implémente cette nouvelle fonction demandée dans l’issue #123”) et va travailler de manière asynchrone à écrire le code, ouvrir une pull request, puis itérer en suivant les commentaires de relecture. C’est un changement de paradigme : le développeur n’écrit plus chaque ligne, il supervise l’agent qui code à sa place. Évidemment, la sécurité et le contrôle humain restent de rigueur : l’agent respecte les règles de branche, ne déclenche pas de déploiement sans validation, etc..
Azure Copilot (Operations) : Présenté à Ignite, Azure Copilot est une interface unifiée dans le portail Azure qui regroupe plusieurs agents intelligents pour les opérations IT. Par exemple, un agent de migration peut analyser l’environnement on-premise d’une entreprise, identifier les applications à migrer sur le cloud et générer automatiquement les scripts Terraform/Bicep nécessaires. Un agent de monitoring peut surveiller en continu les ressources Azure et suggérer des optimisations de coût ou de performance. L’objectif est de simplifier drastiquement la gestion du cloud : là où un projet de migration prenait des semaines d’audit et de configuration, l’agent va tout préparer en quelques heures. Azure Copilot est intégré nativement au portail Azure (sans coût additionnel en préversion) et respecte bien sûr les droits d’accès (RBAC) en place pour ne rien exposer indûment. Avec ces agents, Microsoft veut faire de l’administration cloud un processus proactif et automatisé, réduisant la charge sur les équipes IT.
Agents de sécurité et conformité : En 2025, Microsoft a également introduit des agents IA dans ses outils de cybersécurité (Defender, Sentinel). Par exemple, un agent dans Microsoft Sentinel peut investiguer automatiquement une alerte, agréger les données pertinentes et même amorcer une réponse (isoler une machine compromise), accélérant la réaction aux menaces. Microsoft insiste sur le fait que ces agents sont indispensables car les attaquants utilisent aussi l’IA. Il faut donc des “contre-mesures IA” pour détecter des attaques de plus en plus furtives et polymorphes.
En parallèle, Microsoft a établi des principes de sécurité et de confiance spécifique aux agents IA : chaque agent doit avoir sa propre identité, des permissions limitées et traçables, et être protégé pour qu’un pirate ne le détourne pas (par ex. un agent ne devrait pas avoir plus de droits qu’un employé équivalent, et ses actions doivent être journalisées). Ceci afin d’assurer que l’augmentation de l’autonomie des systèmes n’introduise pas de nouveaux risques.
Diversification des modèles d’IA et infrastructure cloud : Microsoft, via Azure AI, a continué d’enrichir son offre de modèles de machine learning et IA disponibles pour les développeurs et entreprises. Azure OpenAI Service (lancé en 2021) a connu une adoption massive en 2024-2025, permettant à des milliers d’organisations d’utiliser GPT-4 et d’autres modèles OpenAI avec les garanties d’Azure (sécurité des données, conformité). En 2025, Microsoft a étendu cette approche « modèles AI as a service » en intégrant d’autres fournisseurs : notamment, Microsoft a annoncé à Ignite un partenariat avec Anthropic pour proposer Claude 2 et Claude Opus via sa plateforme Foundry. Microsoft Foundry, c’est le nouveau nom (depuis mi-2025) de ce qui était l’Azure AI Foundry : une plateforme qui donne accès à un catalogue de modèles IA de pointe (OpenAI, Anthropic, modèles open source, modèles maison Microsoft) et des outils pour les évaluer, les paramétrer et les orchestrer. Désormais, Azure est le seul cloud offrant à la fois les modèles OpenAI (GPT) et Anthropic (Claude) en natif. Cette diversité de modèles vise à donner plus de choix aux développeurs (un modèle peut être meilleur pour tel usage qu’un autre) et à éviter la dépendance à un unique fournisseur. Foundry fournit aussi un Foundry Agent Service (généralisé en 2025) avec des templates et connecteurs prêts à l’emploi pour construire des agents sécurisés qui exploitent ces modèles.
Côté
données et connaissance, Microsoft a introduit
Microsoft IQ : c’est un ensemble de solutions destinées à
améliorer la compréhension et la contextualisation pour les applications d’IA. Par exemple,
Foundry IQ fournit une API de recherche intelligente qui va
piocher de l’information à travers SharePoint, Microsoft Fabric, le web et autres, tout en respectant les droits d’accès de l’utilisateur. L’idée est d’éviter aux développeurs d’avoir à construire eux-mêmes tout un pipeline
RAG (Retrieval Augmented Generation) – Microsoft mutualise cette couche de
retrieval optimisée.
Fabric IQ, autre composant, s’intègre à Microsoft Fabric (la plateforme de data analytics unifiée lancée en 2023) pour créer un
modèle sémantique global de l’entreprise. En clair, cela unifie les données analytiques, temporelles, opérationnelles autour de concepts métiers communs, de sorte que
les agents IA puissent raisonner de manière cohérente à travers tous ces domaines de données sans que le développeur ait à gérer les différences de schéma ou de format. Ces avancées dans la
structuration des connaissances sont cruciales pour rendre l’IA d’entreprise plus fiable et pertinente, en allant au-delà de la simple génération de texte : l’agent comprend mieux
le contexte business dans lequel il opère.
Sur le plan infrastructure, Microsoft a continué d’investir lourdement en 2025 dans ses data centers pour supporter la demande exponentielle en IA. La société a annoncé prévoir 30 milliards de dollars d’investissement supplémentaires dès début 2026 pour agrandir ses capacités cloud. Techniquement, Microsoft a mis en avant sa prochaine génération de GPU Azure (en partenariat avec NVIDIA – architecture Blackwell fournie dans des Azure AI supercomputers présentés à Ignite). Parallèlement, Microsoft a révélé travailler sur ses propres puces d’IA (Projet Cobalt) pour équiper certains serveurs Azure d’accélérateurs maison optimisés coût/performance. Tout cela vise à soutenir l’entraînement de modèles toujours plus grands (Microsoft collabore étroitement avec OpenAI sur les futurs modèles type GPT-5), mais aussi à réduire le coût et l’énergie par modèle entraîné – un axe clé pour maintenir l’échelle. Microsoft anticipe que l’efficacité de l’infrastructure deviendra aussi importante que sa taille brute : il s’agit de “faire travailler chaque watt dépensé” via des orchestrations intelligentes qui maximisent l’utilisation des ressources. On peut s’attendre à ce que Microsoft connecte encore plus ses différents data centers dans le monde pour mutualiser la charge, créant une sorte de “super-usine” globale de l’IA où rien n’est jamais inactif.
Collaboration Microsoft–SAP : Bien que la question préconise de ne pas comparer directement SAP et Microsoft, il faut noter qu’en 2025, les deux entreprises ont travaillé ensemble sur plusieurs fronts liés à l’IA. Microsoft a ainsi souligné lors de Sapphire (mai 2025) son engagement aux côtés de SAP pour faciliter la migration des clients communs vers le cloud (programme d’accélération RISE with SAP sur Azure) et pour héberger la plateforme SAP Business Technology Platform (BTP) sur Azure dans un maximum de régions. Surtout, l’intégration de SAP Joule avec Microsoft Copilot a été un succès technique : dès l’été 2025, Joule est devenu accessible dans Teams et Copilot comme mentionné plus haut, offrant pour la première fois une expérience IA unifiée SAP–Microsoft. Microsoft a largement communiqué sur cette avancée, qui permet aux employés d'“obtenir plus d’informations dans leur flux de travail” en mariant les données SAP et Microsoft 365. Enfin, l’annonce conjointe en fin d’année du connecteur entre SAP Business Data Cloud et Microsoft Fabric (disponible en 2026) a été un message fort : les deux écosystèmes cloud ne seront plus étanches, les données circuleront librement (et de façon gouvernée) entre SAP et Azure pour alimenter l’IA des deux côtés. Pour les clients communs (dont beaucoup d’acteurs industriels et de services), cela signifie qu’ils pourront tirer parti du meilleur des deux mondes sans complexité d’intégration additionnelle.